Le vent emporte mes rêves. Je ne parviens pas à les retenir. Ils filent et défilent puis le souffle les éloigne de moi. Seules quelques bribes de ces rêves subsistent en moi. J’essaie de les recomposer en les mélangeant, les uns aux autres. Je n’ai pas (plus) d’espoir précis. Je n’espère absolument rien de cette vie que je construis et subis. Mon constat est le même, que je sois triste ou joyeux. Je suis bien le seul et unique artisan de mes peines et de mes joies. Seul à les penser. Seul à leur donner vie. Seul à les croire. Seul à les créer. Seul à les vivre et à les percevoir. Puis, des attitudes qui se ploient et se déploient de ces pensées rêvées, naissent des images de moi que les autres perçoivent. Je ne peux plus rien y changer. Tu ne peux rien y changer. Cela ne dépend pas de nous.
Oui. Je le sens. Je ne le pense pas, je le sens. Le sentiment est réel, la pensée ne l’est pas. La tristesse pénètre les moindres recoins de ce corps et de cette âme. Je la sens couler dans mes veines. Je sens ce corps la distiller. Il se tend et se détend pour fabriquer cette essence de l’âme. Au calme. Les pensées noires m’assaillent et me torturent. Un sourire se forme péniblement sur mon visage. La fin est proche. On ne meurt jamais de la même façon. Je me souviens de ceux qui se préparent à mourir et qui retardent le moment du passage, à bout de force. De ceux qui, maintenant et ici, me suivent depuis l’autre berge, libres et légers comme cette feuille d’automne virevoltant dans le ciel lourd et gris. Mes pensées envers les premiers ou ces derniers sont les mêmes. Leur existence ou leur souvenir me sont identiques. Dans mes pensées et dans mes rêves. Le passage. Le saut. La chute. Le rebond. Voir la vie partir est rassurant. La leçon est claire. Rien n’a d’importance. Tout est illusion, une grande illusion collective entretenue par nos âmes inquiètes. Rien n’a d’importance, absolument aucune importance. C’est absurde. Il faut le comprendre. Là et à présent. Maintenant et tout de suite. L’absurdité est la plus belle preuve d’existence. Si l’absurde existe, la vie existe. Je souris encore. La fin est proche. C’est évident et absurde à la fois. Cela ne sert à rien, comme moi. Le souvenir de son visage émacié. La peau transparente, plus fine que mon papier à cigarette. Le souffle insaisissable, inaudible. Seuls quelques mouvements vifs des yeux, sous les paupières refermées. Je veux te garder dans mes bras. Je n’aime pas les départs. Voir le train quitter le quai. Lancer la main, courir derrière puis ralentir son pas parce que l’on ne rattrapera plus ce dernier wagon. Retrouver les souvenirs. Oui. Rêver. Rêver n’est pas plus absurde que de vivre. Rien n’a d’importance. Tu le sais, tu pars et tu le sais. Tu connais maintenant le secret. Rien n’a d’importance. Je n’ai aucune importance. Merci de me le rappeler. Le passage du sommeil à l’éveil, de l’éveil au sommeil. De la vie à la mort, de la mort à la vie. Il est absurde de penser exister.
[à ma grand-mère qui s’évapore…]
à suivre… mn (XXII)

La leçon est claire, oui, si claire à vous lire. Jankélévitch aussi a su le dire, dans de gros livres, vous Xavier nous donnez une page limpide. Restons avec vous.
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Je suis si heureux que vous ayez laissé ces mots, vos mots, ici. Un grand merci à vous, xavier .)
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Le temps me manque
pour jeter plus
qu’un coup d’oeil
mais
J’aime beaucoup
ces toles, cette image
la fente verticale, ondoyante
et l’ombre,
latérale
votre écriture
aussi
nerveuse
si vive
Je serais très heureux
que vous me disiez votre impressions
sur mes invitations
A bientôt
j’espère
jeanpaulgalibert.wordpress.com
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Merci à vous… je ne manquerai pas de vous donner mes impressions. Comptez sur moi.
À bientôt, je l’espère aussi.
.)
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…Le souffle insaisissable, inaudible. Seuls quelques mouvements vifs des yeux, sous les paupières refermées…
…Rien n’a d’importance. Je n’ai aucune importance. Merci de me le rappeler. Le passage du sommeil à l’éveil, de l’éveil au sommeil. De la vie à la mort, de la mort à la vie. Il est absurde de penser exister…
En te lisant je suis triste. Xavier…tout à de l’importance. La vie est un passage rapide sur cette terre qu’il nous faut apprendre à aimer et s’aimer en si peu de temps. On existe…il faut surtout se le dire et se souvenir que l’on est…oui l’on est…simplement… (la gorge nouée lorsque je te lis)
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Merci Denise, merci… tu es adorable, tes mots sont magnifiques et je ne les oublierai pas. Tu peux compter sur la photo, je te l’envoie tout de suite… Je t’embrasse. xavier .)
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J’allais dire après avoir rebondi, on ne meurt jamais deux fois de la même façon.
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Non, sans doute pas…
Comme on ne vit peut-être pas deux fois de la même façon,
ou peut-être que si,
Que non,
Qui sait?
.)
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Mon petit Xavier La vie s’évapore…ta grand-mère vous a quittés. Nous sommes de tout coeur avec vous, les séparations sont toujours bien douloureuses .
le poids de ta tristesse qui sort de tes mots ,me semble bien lourd, puis-je t’aider à le porter en te redisant ma plus profonde affection.
ta cousine et amie Odyl
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Juste te répéter Odyl que je suis si heureux de recevoir tes mots ici.
Je t’embrasse chère cousine et amie. Xavier
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J’ai humé le dernier soupir de ma grand’mère, qui en fait fut ma mère, je vois encore la douleur de ses souffrances qui blanchissent et s’évaporent; suis descendue dans le jardin et j’ai cueilli des jonquilles pour remplir ses mains apaisées. C’était ma première rencontre avec la mort, et j’ai vu un enfant qui dort. ça je n’avais pas osé te le dire.
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Ma chère Sylvaine, je suis extrêmement touché par tes mots et tes émotions déposés ici. Je te réponds en silence. Merci à toi. xavier
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Cher Xavier,
Que tes mots me touchent et résonnent en moi. Je partage cette tritesse et ces sentiments si bien décrits.
Et malgré une impression de prime abord un peu noire, je sens de l’éternité et de l’espoir derrière ces mots, notamment avec ce passage: « De ceux qui, maintenant et ici, me suivent depuis l’autre berge, libres et légers comme cette feuille d’automne virevoltant dans le ciel lourd et gris. Mes pensées envers les premiers ou ces derniers sont les mêmes. Leur existence ou leur souvenir me sont identiques ».
Je trouve que ces mots nous donnent à nous, simples vivants passant, de l’importance, car nous colportons des souvenirs et sommes accompagnés secrètement.
Je t’aime fort Xavier et merci.
Anne
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Chère Cousine,
Quelle joie, quel bonheur de lire tes mots ici… Je ne sais comment te remercier et suis extrêmement touché par ce que tu me dis. Je suis heureux de savoir que tu aimes ce texte, dédié à notre Mamie. Et oui, nous pensons toujours à ceux que l’on aime qu’ils soient physiquement ou non présents. Peu importe, quand on est dans le cœur on y reste.
Mille mercis Anne,
Je t’aime très fort aussi.
Xavier .)
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