ni queue ni tête (2)

L’idée n’a jamais été d’abandonner. Ni l’écriture. Ni le reste, difficile à représenter. Seulement, parfois, on pense qu’il faut arrêter quelque chose pour être meilleur ailleurs. Meilleur ailleurs. C’est où d’ailleurs ailleurs ? On se persuade que cela n’a pas d’importance, qu’il est plus judicieux de se concentrer sur une chose, une seule chose, que l’on ne doit rien laisser passer, rien qui ne soit autre que ce que l’on est censé faire. Accomplir. Et puis, on finit par y croire, par se croire, et on finit aussi par ne plus rien voir. On avance dans le noir et tout est clair pour ceux qui sont autour de vous. Pourquoi avoir des doutes s’il est possible de ne penser à rien? On peut se défaire de sa pensée, on peut aussi réfléchir le moins possible ou essayer de réfléchir inutilement, pour le faire croire. Faire croire pour ne pas se poser de questions, ni les bonnes ni les mauvaises. Éviter de s’attarder sur ce qui faisait vibrer avant, avant quoi ? Avant de s’être élancé dans cette course perdue d’avance. Celle que l’on avait vu se dessiner dans les yeux des autres. Et pourquoi pas ? Ne réfléchis pas, fonce. Essaie d’avancer, un peu plus vite, ne perds pas le rythme, regarde-le, regarde-la, tu vois quand même, tu vois bien que c’est le chemin à suivre. N’oublie pas de faire comme lui, comme elle. Ils pourraient t’aider peut-être. T’aider à quoi d’ailleurs. Tu sais très bien ce que tu as faire mais que tu ne fais pas ou plus. Tu ne veux plus te faire croire que tu n’es pas responsable. Bien sûr que si tu l’es. Ne crois pas tes fantômes, ceux qui te réveillent dans ton sommeil. Ils sont comme eux. Ils te guident là où tu ne veux pas aller, là où tu n’as jamais voulu aller. Mais il le faut. Il faut y aller pour voir, pour le croire. Après tu décideras. Après, peut-être, tu te décideras. Oui, tu apprendras peut-être à te décider. Et tu seras meilleur, meilleur ailleurs.

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