ni queue ni tête (6)

Le plaisir d’être là, présent derrière ces mots est inégalable. Les mots qui s’enchainent cachaient jusqu’à il y a peu un être, humain. Les histoires qui se créaient, qui se déroulaient cachaient des individus qui les avaient vécues ou qui les avaient inventées. Écrire est un témoignage de présence au monde, un moyen sûr d’être là, en vie. Il y a d’abord un premier mot, puis les autres s’amoncellent, les uns derrières les autres. Cet espace est réel, entre soi et soi, il existe, il prend forme. Il est aimé, ou pas, ça n’a aucune importance. Ce qui est intéressant, c’est de savoir qu’un être, en chair et en os, a le désir de raconter quelque chose, une histoire, avec ses mots, ses émotions, ses doutes et ses croyances. Son imagination est vivante. Ce n’est pas un artifice. Une confession. Maintenant le doute existe, l’être n’est plus indispensable derrière les mots. Ils peuvent s’afficher, se dérouler et vous éblouir aussi. Une devinette sans fin, une suite mathématique, un algorithme. L’être humain n’est plus. Mais, le plaisir d’être là derrière ces mots est toujours là. Il est là, si on est là, présents, prêts à les coucher sur papier ou sur clavier. Créer c’est croire que l’on existe vraiment. Peut-être.

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