ni queue, ni tête (18)

On doit apprendre de ses erreurs. On se le dit, on nous le dit. On ne devrait pas répéter des décisions, des actions qui ne conduisent nulle part. Et pourtant, il arrive que l’on recommence, une fois, puis encore une fois, sans raison apparente. On ne sait pas pourquoi, et on ne s’intéresse pas à le savoir. On se rassure en ne choisissant pas l’inconnu. Par manque de confiance, par manque de courage, par ignorance, parce que quelque chose qui nous dépasse nous entraîne à le faire. Mais qui nous entraîne à agir ainsi ? Personne. C’est une question de temps, de prise de conscience. Un temps d’apprentissage pour aller au-delà du réel, au delà du constat, au delà du mur. Aller chercher trop loin les raisons fait peur. La solution serait-elle inextricable ? Y-a-t-il un endroit que l’on ne veut pas atteindre, très enfoui en soi? Le travail, la vie, rien n’y change. On s’habitue à agir sans oser déranger, sans oser s’affronter. C’est plus simple, mais totalement inefficace. Le résultat est clair, cela ne fait qu’empirer mais pas suffisamment pour que l’on s’arrête. Non, on recommence, on répète, on déguise l’histoire. On s’écarte du chemin qui est en soi, et on a de plus en plus de difficultés à le retrouver. Il est enfoui, très profondément. Il sait nous rappeler à l’ordre, régulièrement. Mais il ne donne jamais la clé. C’est une énigme plus vaste que soi. Prendre du recul est une étape, l’accepter en est une autre. C’est un début, une piste. Tout reste à faire. Le plus dur. C’est contraignant d’éviter de s’affronter à soi. Une plaie béante qui s’ouvre toujours un peu plus. Un mystère qui marche à côté de soi. C’est un mystère qui a un sens. Rien n’est là par hasard. C’est là. L’énigme a ses ressources. Elles sont profondes et s’alimentent elles-mêmes. On ne fuit pas, on n’accepte pas d’ouvrir les yeux. Ce n’est ni réel, ni irréel, c’est simplement là. En soi. Être là, à l’intérieur et à l’extérieur de soi, au même moment et ouvrir les yeux et écouter. Être là.

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