ni queue ni tête (20)

Là-bas. Là où rien n’était pareil. Là où la vie avançait à un autre rythme, le rythme du regard, de l’attention. Là où rien n’était à prévoir, seulement avancer et vivre sans trop réfléchir. Au gré. Là-bas, là où l’on  cherche à être différent, à être soi, un peu perdu. Une petite naissance, troublante. Toujours différente, selon le là-bas. Moins de repères, des appréhensions, basiques. Les appréhensions vitales, les « comment je », comment je vais faire pour, comment je peux, comment je dois. Le doute et l’incertitude d’enfin découvrir. Comme un nouveau né. Un nouveau je suis. Être là, mais là-bas, là où l’on ne vous attend pas, là où vous n’attendez rien de particulier, seulement de reprendre contact avec ce corps et cet esprit qui vous accompagne mais que vous oubliez. Par paresse, lassitude, parfois par dégoût de ne plus savoir que faire de ce truc qui encombre vos nuits. Vous. Moi. Je. Le quelque chose qui semble être là avec ceux et celles qui vous rejoignent, même absents physiquement. On ne laisse rien derrière soi, on est seulement vivant ailleurs. Ailleurs n’est pas mieux. Ailleurs est réel. Ailleurs est là quand on est là-bas, seul avec soi, même accompagné. Là où rien ne peut être pareil. Être là-bas, pour être là.

Si vous souhaitez m'envoyer un commentaire, écrivez-moi à xavier(at)fisselier.biz