Archives pour la catégorie art

Alberto Giacometti | Écrits, éditions Hermann

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« Soudainement, j’ai eu le sentiment que tous les événements existaient simultanément autour de moi. Le temps devenait horizontal et circulaire, était espace en même temps, et j’essayai de le dessiner. »

Alberto Giacometti, Labyrinthe, nº 22-23, décembre 1946. Le rêve, le sphinx et la mort de T.

Extrait de Écrits, éditions Hermann

Présentation des estampes de Baleines et Déesses | Pierre Edouard

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À l’occasion de la parution du livre de Pierre-Edouard « Baleines et Déesses » aux éditions William Blake and Co. La Galerie Documents 15 vous invite à la présentation des estampes composant l’ouvrage du 29 mars au 13 avril 2013, du mardi au samedi de 14h à 19h.

Découvrez l’entretien de Pierre Edouard sur Canal Académie:

Baleines et Déesses, un livre du sculpteur Pierre-Edouard sur son œuvre gravé

La monumentalité au cœur du sujet
« D’aussi loin que je fais du dessin, de la sculpture, j’ai toujours été hanté par l’idée du monumental. Partout où mon esprit se dirigeait, j’ai cherché à le reconnaître, à le comprendre. » Pierre-Edouard de l’Académie des beaux-arts s’exprime sur cette attirance pour la monumentalité, une notion difficile à définir sans rapport avec la taille, dans cette interview au micro de Marianne Durand-Lacaze.  »

source: Canal Académie | http://www.canalacademie.com/ida10252-Baleines-et-deesses-un-livre-du-sculpteur-Pierre-Edouard-sur-son-oeuvre-grave.html

Baleines et Déesses | Pierre Édouard | Alias William Blake and Co. Éditions

Pierre-Edouard, né en 1959, est sculpteur. Il vit et travaille à Paris. Ses œuvres sont exposées en France et à l’étranger. Son travaille se développe en une variation continue poursuivant inlassablement un questionnement sur le modelé et l’espace. Baleines et Déesses est le premier ouvrage consacré à son œuvre gravé.

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Le besoin du colossal nourrit tous les siècles et n’a cessé d’être l’une de nos destinées. Mais comme pour ces choses inhérentes à notre être, difficile est la tâche de l’interroger. Parfois nous l’oublions et apparaissent des arts qui se mesurent à l’homme, mais, comme une irrépressible marée, ce profond désir nous submerge à nouveau. Le propre de cet esprit de la démesure est de revenir inlassablement. Quelque chose en nous-même l’implore secrètement, lui redonne la vie et son omnipotence d’orage, puis nous offre ces œuvres qui nous appartiennent en propre et qui pourtant ne nous appartiennent pas tout à fait…
Pierre-Édouard

Baleines et Déesses | Pierre-Édouard | Alias | William Blake and Co Éditions
ISBN: 978-2-84103-202-0

Mieux connaître l’œuvre de Pierre-Édouard ICI

(Re)lancement de la revue Cahiers d’art

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Communiqué de presse 

Racheté par le collectionneur suédois Staffan Ahrenberg en 2011, Cahiers d’art est à la fois une revue, une maison d’édition et une galerie fondés en 1926 par Christian Zervos au 14 rue du Dragon, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Les Cahiers d’art étaient un modèle quasi unique : une revue d’art contemporain, à la mise en page et à la typographie audacieuses, abondamment illustrée de photographies, qui fait dialoguer l’art moderne et l’art ancien, et où les poètes et les écrivains, Tristan Tzara, Paul Éluard, René Char, Ernest Hemingway, Samuel Beckett, remplaçaient avantageusement les critiques d’art.

Pour son (re)lancement en octobre 2012, Staffan Ahrenberg est rejoint par ses conseillers Samuel Keller, directeur de la Fondation Beyeler en Suisse, le commissaire d’expositions Hans-Ulrich Obrist et Isabela Mora.

Ahrenberg, Keller et Obrist sont co-rédacteurs en chef du premier numéro publié depuis 1960 qui sortira le 18 Octobre 2012 et Isabelle Mora , et sera en français et, pour la première fois, en anglais.

Fidèle à la revue d’origine, le n°1 réunira un important dossier de 70 pages sur un artiste invité, Ellsworth Kelly, des articles de célèbres architectes, historiens et critiques d’art et enfin des portfolios consacrés à des artistes émergents (Cyprien Gaillard, Sarah Morris, Adrian Villar Rojas).

Sommaire du premier numéro 2012 :

> Ellsworth Kelly vu par : Yve Alain Bois, Hans Ulrich Obrist, Ann Hindry, Richard F. Townsend et lui-même

> Hommage à Oscar Niemeyer écrit par Tadao Ando

> Architecture et musée : une relation trouble, par Jean-Louis Cohen

> Cyprien Gaillard, photos inédites accompagnées d’un texte par Jan Tumlir

> Sarah Morris

> Adrian Villar Rojas, dessins récents et inédits

> Conversation avec Picasso par Christian Zervos

Parallèlement, la Galerie Cahiers d’art proposera une exposition de peintures des années cinquante d’Ellsworth Kelly ainsi que des objets anciens de sa collection privée du 18 octobre 2012 au 30 Janvier 2013. De nouveaux livres de maîtres modernes et contemporains seront également prochainement publiés par la maison d’édition.

Historique des Cahiers d’art 

Les débuts coïncident avec la découverte du Bauhaus, de l’architecture de Le Corbusier, de Klee, de Kandinsky, avec l’assimilation des arts primitifs et de l’archéologie des Cyclades. Des années 30 jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la revue s’est surtout intéressée à l’œuvre d’artistes qui vivaient et travaillaient à Paris, notamment Picasso, Matisse, Braque, Léger, Ernst, Arp et Giacometti. En 1932, les éditions Cahiers d’art avaient déjà publié le premier volume du Catalogue Picasso, un projet qui associait Picasso et Zervos et qui s’étendra sur plus de cinq décennies.

Les collaborations des artistes avec les Cahiers d’art  ont souvent donné lieu à des œuvres originales. Les pochoirs de 1934 de Joan Miro, celui de 1937, intitulé « Aidez l’Espagne », les « Cœurs volants » de Duchamp, peut-être le premier exemple au monde d’art cinétique, comptent parmi les œuvres les plus emblématiques de ces deux artistes. Christian et Yvonne Zervos organisèrent dans la galerie des Cahiers d’art entre deux à cinq expositions par an de 1932 à 1970, dont celles consacrées à Calder, Gonzalez, Tanguy, Laurens et Brauner.

En 1960, Zervos avait publié 97 numéros de la revue Cahiers d’art et plus de 50 livres, dont des monographies sur le Greco, Matisse, Man Ray et l’art africain et mésopotamien. Zervos travailla au Catalogue Picasso de 1932 jusqu’à sa mort, à Paris, en 1970. Les 33 volumes du Catalogue sont depuis devenus l’ouvrage de référence sur l’œuvre de Picasso.

En 2011, alors que Staffan Ahrenberg accompagne son fils rue du Dragon, il pousse presque par hasard la porte de la librairie Cahiers d’art, véritable référence dans son parcours de collectionneur. Il s’enhardit à demander si la maison d’édition est à vendre. « C’est possible » s’entend-il répondre. « Revenez demain. »

Aujourd’hui, Staffan Ahrenberg et son équipe donnent un second souffle à Cahiers d’Art.

INFORMATIONS PRATIQUES

Librairie et galerie Cahiers d’art 14, rue du Dragon – 75006 Paris

Editions Cahiers d’art 15, rue du Dragon – 75006 Paris

T. +33 1 45 48 76 73 / info@cahiersdart.fr / www.cahiersdart.fr

Métro Saint-Germain-des-Prés (ligne 4), Mabillon (ligne 10), Sèvres Babylone (lignes 10/12)

Revue Cahiers d’art 136 pages, broché, 24,5 x 31,5 cm, avec une lithographie

Prix de vente : 60 euros. Disponible à partir du 18 octobre 2012, par abonnement, sur le site internet www.cahiersdart.fr, à la librairie Cahiers d’art et dans une sélection de points de vente internationaux.

Contact presse Sandrine Mahaut / Claudine Colin Communication / T. 01 42 72 60 01  sandrine@claudinecolin.com

Tête bras jambes corps Antoni Tàpies

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head of skeleton

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Ils nous ressemblent, nos différences ne se trouveront pas ici. Seulement la charpente de l’être.
Un reste d’envie, une dernière cigarette. L’espoir des couleurs et du noir.
Banaliser ce qui choque, prendre sa distance.

Vincent van Gogh | Head of skeleton with a burning cigarette & skull

le préau des collines

Une revue de rencontre de la littérature, de la sculpture, de la peinture et de la photographie.

Revue créée à Forcalquier il y a onze ans, le Préau des collines tente depuis de confondre ses objets: poètes reconnus et inconnus, textes semés de sculptures, de dessins, de peintures, de photos.

La passion de la littérature étroitement mêlée à mon incoercible affection pour la peinture me conduit à brasser sans retenue. 

Des dossiers, sortes d’aperçus sur des oeuvres qui m’intriguent et m’enchantent soutiennent ces livraisons: numéro 5, Michel Desbordes / numéro 6, Christianne Veschambre / numéro 7, Marcel Cohen / numéro 9, Mathieu Bénézet / numéro 10 Jean Paul Michel / numéro 11, Pierre Bergounioux / numéro 12 Mohammed Khaîr-Eddine.

à paraître numéro 13, Pierre Michon.

Des oeuvres de nombreux poètes, écrivains, sculpteurs, peintres, photographes ont été publiés. À partir du numéro 12, la revue compte environ 300 pages, nombreuses illustrations en noir et en couleur.

Jacques Le Scanff

Abonnez-vous ICI

 

 

le préau des collines nº 12 | Traces d’Aubes et de Nuits

Sculpteurs, peintres, poètes 
Le préau des collines, n°12 est paru

Deux dossiers pour ce numéro : Mohammed Khaïr-Eddine : l’œuvre du grand poète marocain et Traces d’aubes et de Nuits : sculpteurs et peintres

En souvenir de notre ami Daniel Puymèges quelques textes de Pierre Bergounioux, Christian Bobin, Pierre Michon, Jean-Paul Michel

Le deuxième dossier : Traces d’Aubes et de Nuits, assemble les sculptures et les peintures d’artistes contemporains ; leurs forces, leurs talents peuvent sembler divergents. Mais au-delà des singularités essentielles, la sincérité, le refus de se courber devant les facilités bavardes du moment les assemblent. Eugène Dodeigne / Laurence Jeannest / Francis Limérat / Pierre Édouard / Denis Martin / Agnès Munier / Jocelyne Colin. / Charles Maussion.

Puis, comme on frappe une cymbale, les textes de femmes et d’hommes proches de la revue accompagnent ces riches dossiers. Gabrielle Althen / Jean-Paul Bota / Geneviève Huttin / Christiane Veschambre.

Site: http://www.preaudescollines.fr/ | Contact: preaudescollines@orange.fr

Charles Maussion | Robert & Lisa Sainsbury Collection

Thanks to Sarah Bartholomew, Assistant Curator…

« When I was a school student I was very much influenced by Maussion’s work at the Sainsbury Centre and made many visits to look at the paintings on show. Even to this day, I would say that I am still very much inspired by his paintings of blurred and shadowy figures and landscapes in my own work. »

Assistant Curator
Collections and Exhibitions
Sainsbury Centre for Visual Arts
University of East Anglia
Norwich
NR4 7TJ
UK

Web: http://www.scva.ac.uk

Et mes recherches continuent… merci à tous…

plateform magazine | nº 16

Vous adorez la création… vous recherchez d’autres manières de vous informer sur les talents et les formes d’expression qui circulent par ci par là… alors ne manquez pas d’ouvrir PLATEFORM Magazine. Avant toute chose, je voudrais remercier Louise Imagine, sans qui je n’aurais découvert ce magazine exceptionnel & incontournable… Bravo à toute l’équipe…

Balade en ligne, ici…: http://bit.ly/dhv223

Vous y retrouverez…

charles maussion

charles maussion | artiste peintre | paris

Je recherche tous documents écrits (catalogues), sonores, visuels, témoignages sur Charles MAUSSION, peintre (Paris).

Merci de me contacter si vous avez quoi que ce soit le concernant…


merci de votre aide…

Pierre-Edouard reçu sous la Coupole | 10 mars 2010

Texte extrait du site de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France: http://www.academie-des-beaux-arts.fr/actualites/

Le sculpteur Pierre-Edouard reçu sous la Coupole

Au sein de l’Académie des beaux-arts
Le sculpteur Pierre-Edouard succédant à Albert Féraud a été officiellement installé au sein de l’Académie des beaux-arts par son confrère, le sculpteur Gérard Lanvin. Canal Académie vous propose d’écouter la retransmission de cette cérémonie du 10 mars 2010 sous la Coupole de l’Institut de France.

Emission proposée par : Marianne Durand-Lacaze Bookmark and Share
Référence : COU536
Adresse directe du fichier MP3 :http://www.canalacademie.com/emissions/cou536.mp3
Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/ida5390-Le-sculpteur-Pierre-Edouard-recu.html
Date de mise en ligne : 11 mars 2010

Installation de Pierre-Edouard au sein de l'Académie des beaux-arts, Institut de France, 10 mars 2010

Installation de Pierre-Edouard au sein de l’Académie des beaux-arts, Institut de France, 10 mars 2010
© Brigitte Eymann/Académie des beaux-arts

La section de sculpture de l’Académie compte désormais sept membres : Jean Cardot, Gérard Lanvin, Claude Abeille, Antoine Poncet, Eugène Dodeigne, Brigitte Terziev.

Gérard Lanvin a prononcé le discours d’installation de Pierre-Edouard, élu dans la section sculpture, le 28 mai 2008 au fauteuil d’Albert Féraud. Pierre Edouard a souhaité que son discours soit prononcé par la voix de son ami Alain Zaepffel contre-ténor et fondateur de l’Ensemble Gravida. Selon l’usage, le discours de Pierre-Edouard fait l’éloge de son prédécesseur.

Né dans une famille d’artistes, fils du peintre Charles Maussion, Pierre-Edouard, nom d’artiste qu’il s’est choisi, a réalisé ses premières sculptures dès l’âge de quatorze ans tout en poursuivant son apprentissage de dessinateur et de peintre. Ses œuvres de jeunesse sont influencées par la statuaire Khmer et par Giacometti. Puis il se lance dans l’abstrait et fait de Rothko sa référence fondamentale. Pourtant il revient à la figuration après ce passage à l’abstraction dont il garda précieusement les stigmates. Son œuvre peinte côtoie une œuvre dessinée et gravée d’où naissent ses premières « têtes » et son œuvre sculptée vient plus tard en guise de synthèse. Gérard Lanvin a évoqué parmi les œuvres et les thèmes de Pierre-Edouard, « L’Homme à terre », « Femmes à l’échelle », Eve. Au début des années quatre-vingt-dix, Pierre-Edouard renoue avec la sculpture, à laquelle il décide de se consacrer prioritairement. En 2001, le public découvre ses sculptures en apesanteur, des figures de femme à partir du thème d’Eve ou de Noût. En 2003, il a reçu le Grand Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco. En 2008, il est élu à l’Académie des beaux-arts au fauteuil du sculpteur Albert Féraud.

Gérard Lanvin et Pierre-Edouard, membres de l'Académie des beaux-arts, lors de l'Installation sous la Coupole de Pierre-Edouard, le 10 mars 2010

Gérard Lanvin et Pierre-Edouard, membres de l’Académie des beaux-arts, lors de l’Installation sous la Coupole de Pierre-Edouard, le 10 mars 2010
© Canal Académie

Extraits du discours de Gérard Lanvin :

…D’ores et déjà, vous apparaissez comme hors normes, l’esprit non prévenu, lucide. Vous ne pouvez pas vous passer de la forme humaine et vous cherchez néanmoins toujours à l’éviter. Quoi que vous fassiez vous la rencontrez.
Vous êtes fasciné par le tragique pascalien. C’est le Pascal de la géométrie du hasard, du vertige face aux infinis, du fragment, du contraste hallucinant des clairs et des sombres, des ruptures abruptes et des interrogations sans fin. Cette ascèse pascalienne, vous la retrouverez chez Glenn Gould, qui, vous me l’avez souvent dit, est le créateur qui vous a le plus profondément marqué par sa pensée ; sans doute pour cette modulation sans début ni fin, et pour sa manière d’interpréter Bach en regard de la mort, mais dans un instant présent éternel.
Ce qui vous passionne véritablement dans toute création, c’est lorsque la rigueur géométrique est poussée tellement loin qu’elle en devient, dites-vous, lyrique, incandescente, et qu’elle nous donne envie de mourir par sa beauté parce qu’elle a perdu la raison.

Sculpture de Pierre-Edouard, Torse avec épaules III. 2000, 45 x 31 x 35 cm, Bronze

Sculpture de Pierre-Edouard, Torse avec épaules III. 2000, 45 x 31 x 35 cm, Bronze
© Gilles Abegg

…. Je suis frappé quant à moi, dans ce que vous faites, par des axes, des torsions, des arêtes, des sillons, des surplombs. Vous avez parlé de commencer une sculpture avec l’idée d’une montagne ou d’un temple. Un corps fait naître l’idée d’un entablement. Les visiteurs de votre atelier ont pu avoir l’impression d’entrer dans un sanctuaire.

Je serais pour ma part enclin à parler plutôt de métaphore, en souhaitant qu’elle ne soit pas la visée d’un système, sans surtout qu’on dût la signaler.

Faire des séries n’implique pas une progression, mais un réajustement par rapport à une vision initiale.

Les choses chez vous sont faites à partir du vide, sans direction préétablie, progressant en aveugle et somme toute sur une vision, mais fugace, prenant fond sur un absolu, et qui touche aux origines.

Le discours d’éloge de Pierre-Edouard consacré à Albert Féraud commence par son regret de ne pas avoir connu Albert Féraud et par la description de l’atelier de son confrère disparu.

Extrait du discours de Pierre-Edouard :
Vers le fond, je découvre les œuvres restées en suspens. Cet endroit respire un travail très rude, intense, violent ; avec sa dose de consumation physique, d’effort manuel. J’ai cette impression étrange que le maître des lieux s’est juste absenté quelques minutes et qu’il va m’accueillir, souriant. Cet atelier n’a pas fini de vivre et de servir la création qui l’habite. Mais peut-être n’est-ce là qu’un lieu commun, peut-être la mort d’un artiste, la fin d’une œuvre ne sont jamais qu’un accident qui n’aurait jamais dû se produire. Peut-être la nature interne d’une œuvre est-elle d’être un monde en expansion infinie qui ne connaît pas l’amoindrissement, la rupture, le point final. Peut-être la mort, dans l’art, n’est-elle qu’un évènement minime, anecdotique, qui va stupidement mettre un terme à quelque chose qui n’en a pas.

Dans l’atelier d’Albert Féraud, il reconnaît un tableau de Mubin Örhon, « grand seigneur de la peinture, mort dans l’oubli », meilleur ami de son père qui a guidé ses premiers pas de peintre et de sculpteur entre neuf et dix-huit ans.

Parlant de l’œuvre de Féraud, extrait du discours :

L’œuvre de Féraud est profondément lyrique. Lorsqu’on parle d’abstraction lyrique, on n’a encore rien dit. Beaucoup d’artistes abstraits se rattachent à des éléments figuratifs. Certaines œuvres de Féraud incorporent des tracés humanoïdes ou animaliers. Mais la vérité de cette œuvre prend tout de même racine dans une libération vis-à-vis de tout naturalisme au profit d’une sorte d’écriture en trois dimensions qui privilégie une pulsation interne dynamique. Sa sculpture est une danse dionysiaque.

Parlant de la sculpture, Pierre-Edouard précise : … En ce qui me concerne, je n’ai réussi à aborder la sculpture que par une fugace articulation de plans qui s’émiettent forcément parce qu’ils n’ont pas d’assise. Ils sont dans le vide. Ils apparaissent, disparaissent, se recommencent, indéfiniment, jusqu’à ce qu’un semblant de cohérence extrêmement fragile et ténu se fasse jour. Soudain un rapport s’établit entre quelques plans et ce rapport, aussi étrange que cela paraisse, ce rapport crée du « sens ». Rien n’est plus beau que le surgissement de ce « sens », je dirai même de cette « logique » au sein de cet invraisemblable chaos qu’est l’espace.

Remise des insignes de chevalier de arts et lettres à Pierre-Edouard, membe de l'Académie des beaux-arts, par Arnaud d'Hauterives, Secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts , le 10 mars 2010, Institut de France

Remise des insignes de chevalier de arts et lettres à Pierre-Edouard, membe de l’Académie des beaux-arts, par Arnaud d’Hauterives, Secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts , le 10 mars 2010, Institut de France
© Canal Académie

Pour en savoir plus

- Pierre-Edouard sur le site de l’Académie des beaux-arts->]
- Site Internet personnel de Pierre-Edouard
- Gérard Lanvin sur le site de l’Académie des beaux-arts->]
- Albert Féraud sur le site de l’Académie des beaux-arts->]
- Alain Zaepffel : contre-ténor, fondateur de l’Ensemble Gravida, spécialisé dans le répertoire baroque. Sa passion pour le théâtre l’a conduit à la mise en scène. Il a notamment mis en scène et dirigé Esther de Racine sur la musique originale de Jean-Baptiste Moreau à la Comédie française, en 2003. Actuellement, il est professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.

Texte extrait du site de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France: http://www.academie-des-beaux-arts.fr/actualites/

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Chevalier des Arts et Lettres

Biographie

Pierre-Edouard naît en 1959. Très tôt, il se passionne pour le dessin et la peinture aux côtés de son père, peintre lui-même. A 14 ans, il exécute ses premières sculptures, tout en continuant à peindre et à dessiner. Les œuvres de cette période sont influencées par la statuaire Khmer et par Giacometti. 
Suivra une période abstraite où il découvre les grands abstraits américains – surtout Rothko – qui resteront toujours pour lui une référence importante.
Au terme de ce voyage dans la peinture pure, il se tourne à nouveau vers la figuration, mais une figuration qui est passée par l’abstraction et en gardera à jamais les stigmates. 
Il commence à élaborer une œuvre dessinée. De cette période datent les premières « Têtes » et la découverte de ce qu’il appellera « le modelé ininterrompu », vision à partir de laquelle il établira l’œuvre à venir. Cette vision l’amène à appréhender toute forme sous l’angle d’un modelé d’ombre et de lumière, qui plus qu’un simple modelé est une véritable utilisation, quasi musicale de la modulation des ombres.
A 21 ans, Pierre-Edouard entrait à la Galerie Claude Bernard. Sa collaboration avec cette prestigieuse galerie lui permet la rencontre d’artistes remarquables – Balthus, Bacon, César, Raymond Mason, Sam Szafran, Lopez-Garcia…

C’est en 1989 qu’il fera sa première exposition personnelle de peintures et de dessins à la galerie. Il y exposera ensuite régulièrement et ses œuvres y sont présentées en permanence. 
De cette période datent les « Doubles portraits », les « Groupes » et surtout les premiers « Hommes à terre » qui préfigurent son travail de sculpture. Suivra toute une série de pastels et de dessins sur le thème du “Personnage à l’échelle”. Il y développe une déconstruction de la figure par le fragment : l’image est désormais lacunaire.
Au tout début des années 90, Pierre-Edouard renoue avec la sculpture à laquelle il va se consacrer prioritairement au fil des années. La sculpture lui paraît correspondre plus exactement à son besoin de modelé et d’espace. Le public découvre en 2001 les premières figures de femmes en apesanteur : le thème d’« Eve » ou de « Noût ». Ce thème va désormais dévorer son travail.
Il sera en 2003 lauréat du Grand Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco, dont il obtient le premier prix. Une exposition suivra l’année d’après à la Principauté de Monaco. En 2008 il est élu à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France au fauteuil d’Albert Féraud.

Son œuvre se poursuit entre sculpture, dessin et gravure. La récurrence des thèmes en fait une longue chaîne dont chaque œuvre est un jalon et l’ensemble un édifice en construction.

Tête penchée © G. Abegg

Eve-grande ve © G. Abegg

Tête avec bras © G. Abegg

Un peu de rêve…

Destino de Salvador Dalí / Walt Disney

Merci à Juan Carlos HERNÁNDEZ.

Au revoir Charles

Charles Maussion a quitté son corps hier…

Tu me manques déjà, Charles.

Au revoir.


Pierre-Edouard

Les semaines passent, les jours s’amoncellent les uns sur les autres et je ne prends pas le temps de publier les notes qui me sont chères… Je désire vous inviter à parcourir l’univers de Pierre-Edouard, artiste, comme l’est son père Charles.

Charles un maître pour moi, je souhaiterais écrire longuement puisqu’il a influencé ma vie et mon être à chacun de mes passages dans son atelier. Il y a des hommes qui comptent dans la vie d’un autre homme, Charles est l’un de ceux-là.

Aurais-je la joie & le courage d’aller visiter bientôt ce magnifique atelier et de rencontrer Pierre-Edouard?

En juin 2008 Pierre-Edouard a été élu membre de l’Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France. (Section Sculpture au fauteuil d’Albert Féraud)

Parcourez, regardez, imprégnez-vous, humez… ici

C’est par le dessin et la peinture que Pierre-Edouard vient progressivement à la sculpture dans laquelle, il voit une mise en abîme de l’espace. La figure humaine se déploie dans son oeuvre comme une vision obsédante, libre de toute pesanteur, corps engendrés par le vide, fragments sans cesse recommencés.

« L’idée que je me fais de la sculpture est un peu particulière, en ce sens qu’elle ne doit pas être totalement incarnée mais doit posséder cette immatérialité qui peut exister dans le dessin. Je crois avoir, en ce sens, toujours recherché à anéantir une des données fondamentales de la sculpture : la masse physique et la pesanteur ».

Pierre-Edouard