Ce n’était pas l’idée de départ, il n’y en avait pas d’idée d’ailleurs au départ. Juste une envie, pas une idée précise.
L’envie, c’est, je crois, mieux qu’une idée. L’énergie est différente, les ondes aussi. Le moteur qui anime l’envie est différent, il n’est pas énergie, il est plus fort que l’énergie.
L’obsession, le rappel aux songes, le réveil nocturne. Qui se cache par là, à l’abri des rêves. Qui a la force de te ramener à l’éveil, plus fort que le sommeil.
Une vie à penser, à avoir peur, à craindre quelque chose qui n’existera peut-être jamais. Une réflexion posée qui ne s’appuie sur rien de réel, de concret. Un mouvement de pensées dérangées qui tente de tromper l’entendement.
Mais, oui, je l’entends cette voix, je le vois ce problème immense qui progresse et m’oppresse. D’où vient-il ?
Qui s’amuse à m’envoyer ses messages ? Suis-je le maître de ces pensées noires moi qui aime tant le soleil, le jour et le calme? Pourquoi me ferai-je souffrir avec ces idées que je ne veux voir? Pourquoi m’infligerai-je cette douleur, cette peine ? Ce moi n’est pas le moi que je connais. Il me trompe pour me dire quelque chose, mais que veut-il me dire?
Pourquoi est-on si peu enclin à comprendre ce qui passe par nos têtes ? Pourquoi n’est-on pas plus serein quand on s’écoute ? Peut-on avoir confiance en soi ? En son propre jugement ? Est-on la cible des mensonges que l’on s’offre ?
Je ne veux pas croire que je peux y croire, je ne veux pas voir ce que je projette devant moi. Non je j’ai pas envie d’être au milieu des peurs qui surviennent. Je n’en ai pas fait le choix, ni la demande. Non, je vous l’assure je n’ai rien demandé. Je ne voulais pas y croire. Je ne le voulais pas.
Les images de ces nuits agitées sollicitent des désirs que je n’ai pas. Les désirs avec lesquels je ferme les yeux, épuisé, ne sont pas ceux qui me réveillent. Je m’endors tranquille et me réveille agité.
Où suis-je allé entre temps ?
De quoi suis-je responsable ? Que veux-tu me dire ? Y-a-t-il quelqu’un caché derrière tout cela ?
Suis-je le créateur des fantômes de mes nuits ? Sinon moi, qui alors ?
Il n’y a pas de contacts, nos peaux ne se touchent pas. Tu n’existes donc pas.
Ils ou elles s’acharnent contre moi. Je sais bien que c’est faux. Qu’ils ou elles n’existent pas ne me rassure pas plus, puisque toutes nuits les accueillent auprès de moi.
Qui ouvre les portes de mes songes? À qui ai-je confié la clé si ce n’est à moi?
Apprendre à se laisser en paix, à se laisser tranquille.
S’aider à y voir plus clair, même en fermant les yeux. Apprendre à laisser la distance prendre le dessus. Le temps de s’éloigner un peu de soi pour reprendre des forces et lutter contre ses démons fictifs. Ne pas arrêter d’y croire, mais croire à ce que l’on ne peut voir. Ne plus croire à cette emprise nocturne.
L’inconnu a toujours été moins angoissant que le connu irréel. Les songes et les pensées ne sont pas des rêves. Aucune de trace de leur réalité. Rien ne s’est avéré vrai, et pourtant, vous êtes passés me voir.
Une légère torture avec un objectif inconnu.