L’écriture n’est que correspondance.
La volonté n’est pas d’écrire, non, ôtons-nous cette idée. Nous correspondons, nous nous accordons. Accord. Mélodie. Avec qui…?, l’objet de la correspondance n’est sans doute pas seulement là. Il flotte, comme ce nuage. On peut le voir, l’avoir vu, comme l’on peut tout aussi bien être passé à côté. Sans le voir, ou pis encore, en feignant de ne pas le voir ou l’avoir vu. Écrire, accoler des mots entre eux, n’est pas un exercice de l’esprit mais un débordement du coeur. L’esprit n’est là que pour respecter les règles, logiques, d’une grammaire imposée. Mais le fond, la source, l’origine, ne découle pas de l’esprit. Le style peut-être. Malheur à celui qui n’a pas de style. Les portes se refermeront devant lui. Vous écrivez et vous pensez. Mais à qui(s) pensez-vous? Ne vous offusquez pas, croyez. Nous correspondons, et si nous nous correspondons, alors ces mots sont à vous. Vous qui savez, gardez-les précieusement auprès de vous. Pour vous. Ne cherchez pas plus loin, faites vôtre ce que vous voyez, ce que vous sentez, ce que vous ressentez. Quand vous observez une photo, un croquis, une toile. Quand vous écoutez une musique, une fois, ou en boucle. Quand vous lisez. Quand vous comprenez enfin que c’est aussi pour vous. C’est aussi pour vous. Oui, pour vous. Nous correspondons. Vous voyez ce nuage rose. Oui, vous le voyez. Et il est là, pour vous. Vous. Parce que cette correspondance, cet accord, entre nous, est là. Nous sommes ensemble juste maintenant, là. Et, le mystère se dévoile ainsi, entre nous. Oui nous correspondons et vous correspondez. Nous nous accordons, même si nous fuyons. Les coeurs s’unissent, pas les esprits. Pas l’intelligence. L’intelligence désunit et manipule. Laissons-nous seulement porter. Ne cherchons pas ce qui n’a pas lieu d’être. Être tout simplement simple. Être là. Et vous le savez. Vous le savez parce que vous êtes là, et pas ailleurs.
Vous me correspondez, mais peut-être, feignez-vous de le savoir?
Être là.
Archives du mot-clé correspondance
correspondance
La joie de recevoir une lettre manuscrite de la main d’un ami, n’a pas d’égal et n’en aura jamais.
La lettre est une délicatesse propre à l’homme. La noblesse, l’élégance d’un travail physique, l’écriture avec une plume, traduisant la pensée d’une âme. Qui aujourd’hui ose prendre le temps de s’attabler , de décapuchonner sa plume pour écouter le grattement du papier de cette mélodie de mots. Ce frissonnement à chaque ponctuation, cette envolée de l’esprit qui laisse à peine le temps à la main de retranscrire les images apparues et disparues dans l’instant. Une expérience douloureuse, toujours décevante pour celui qui pose les mots sur le papier et qui souhaiterait laisser couler encore toute l’encre de son coeur.
Je remercie cet ami pour ce présent inestimable.

