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José Corti | Souvenirs désordonnés

« Pendant plus de cinquante ans, j’ai rêvé un long rêve qui m’a révélé le bonheur; mieux même, qui me l’a positivement donné. Le plus cruel des cauchemars l’a anéanti. Plus que dépossédé, il ne me reste désormais qu’à attendre la suprême émotion du réveil. »

José Corti | Souvenirs désordonnés | Librairie José Corti | 1983

extrait | Isola, insula

« Et le poète, plus retiré que jamais dans les abysses de sa cécité, et plus solitaire que le premier et le dernier des humains, ne voit plus autre chose que les mots dont il sature sa page blanche et il se prend à croire qu’il vit ce qu’il écrit et qu’il écrit ce qu’il vit et il avance son authenticité comme une cuirasse matricule, sous laquelle il bombe le torse – cependant que son indentité est périmée depuis le commencement, et que la plus belle phrase du monde est un leurre et un pur divertissement, apothéose d’oubli de la condition sans condition, inhumaine condition humaine de n’être rien ni personne pour personne et pour rien. »

Claude Louis-Combet | D’île et de mémoire | Extrait de Isola, insula | Éditions José Corti 

ne jamais oublier Julien Gracq

Je reviens à nouveau sur mon petit billet d’hier. Oui, j’aime Julien Gracq, et je me suis immiscé à nouveau dans l’une de ses oeuvres que je préfère: un beau ténébreux. Je vous en livre un tout petit passage, vous comprendrez pourquoi il ne faut jamais oublier Julien Gracq

Il y a bien des gens (ici la voix d’Allan se fait encore plus neutre, plus blanche – et depuis quelque temps déjà ailleurs il m’était difficile de deviner s’il restait sérieux ou s’il plaisantait – mais je trouvais à ce qu’il disait un singulier charme. Plus exactement, avec une ironie amère, je crus sentir qu’il essayait de s’accrocher à ces fantasmes comme un noyé qui se sent couler à pic), des gens qui n’étaient pas fous, qui ont cru pouvoir affirmer que ce monde était un rêve ou, ce qui revient au même, que ce monde rêvait« .

un beau ténébreux, Julien Gracq, éditions José Corti

Juste vous indiquer que la magnifique carte postale posée à côté du livre sur la photo  fait partie d’une collection d’illustrations d’une artiste que j’aime beaucoup, Valérie Linder.

Très heureuse journée, en rêves majeurs…

toujours en équilibre

Toujours en équilibre… En me plongeant dans ce ciel et en scrutant cet éléphant posé sur sa trompe, je pensais à Julien Gracq

« Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger. »

Julien Gracq

Ne jamais oubier Julien Gracq.