Nos vies qui se croisent… Souvenirs et rêves.
Seule la rencontre serait réelle?
Aucune certitude.
J’ai sans doute perdu le fil… fragilité de l’équilibre du funambule. Revenir ou s’éloigner, comme une onde improbable.
La conscience comme une vague.
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ciel du jour
S’affranchir des secrets de famille, percer les mystères, ne plus fuir. Oublier son éducation religieuse. Apprendre à penser par soi-même.Je ne suis pas fier de nous.
N’écrire des ToDo listes que des choses humainement importantes. Oublier le reste, on voit où cela nous mène. Ajouter une pointe de rêve.
Et ici, nous, c’est moi et l’hôte de moi.
Vous savez, je ne suis pas très fier de vous non plus.
à l’académie des nuages
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note | mon ami
Mon Ami, je ne suis pas celui que je parais.
Mon apparence n’est que l’habit que je porte, un habit, soigneusement tissé, qui me protège de tes questions et te protège de ma négligence.
Ami, le « je », en moi, demeurre dans la maison du silence, et là, il restera à jamais, inaccessible, inabordable.
Je ne voudrais pas que tu crois en ce que je dis, ni que tu aies confiance en ce que je fais, parce que mes paroles ne sont que l’écho de tes propres pensées et mes actes l’écho de ton désir d’agir.
Quand tu me dis : « Le vent souffle vers l’est », je dis : « Oui, il souffle vers l’est », parce que je ne veux pas que tu saches que mon esprit n’a pas la légèreté du vent, mais la profondeur de la mer.
Tu ne peux pas comprendre mes pensées profondes et je ne veux pas que tu les comprennes. Je voudrais être seul avec la mer.
Quand c’est le jour pour toi, mon Ami, c’est la nuit pour moi, même si alors je parlais de l’heure de midi qui danse sur les collines et de l’ombre pourpre qui se glisse à travers la vallée; parce que tu ne peux pas entendre les chants de mon obscurité, ni voir mes ailes battre aux étoiles, et je suis trop heureux que tu ne puisses me voir ou m’entendre. Je voudrais être tout seul avec la nuit.
Quand tu montes vers ton Ciel, je descends vers mon Enfer; même si tu m’appelais, à travers le gouffre infranchissable : « Mon compagnon, mon camarade », je ne voudrais pas que tu voies mon Enfer. La flamme brûlerait ton regard et la fumée encrasserait tes narines. Et j’aime trop mon Enfer pour t’y recevoir. Je voudrais être tout seul en Enfer.
Tu aimes la Vérité, la Beauté et la Vertu, et moi, pour te faire plaisir, je dis qu’il est convenable de les aimer. Mais, dans mon coeur, je me ris de ce que tu aimes. Pourtant, je ne voudrais pas que tu me voies rire. Je voudrais rire tout seul.
Mon Ami, tu es bon, et prudent, et sage; bien plus, tu es parfait, c’est pourquoi je m’adresse à toi avec sagesse et circonspection. Et pourtant, je suis fou. Mais je masque ma folie.
Je voudrais être fou tout seul.
Le Fou, Khalil Gibran, édtions Naufal
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Charles Maussion – au coeur du silence | entretien avec Philippe Chautard
ne pourrais-je un jour vous rencontrer?
Ne pourrais-je un jour vous rencontrer by Denise Girard
Ne pourrais-je un jour vous rencontrer
Ne serait-ce que pour prendre un café
J’irais même jusqu’à vous suivre au ciné
Je me tairais et vous regarderaisMais je redoute tellement
Que nos yeux se croisent sans se voir
Je redoute vraiment
Que ce ne soit que faux espoir
Faux espoirJe vous aime rêveusement
Je vous désire secrètement
Je vous aime sans raison
Je me fais sans doute des illusionsSi vous saviez qu’à mes vingt ans
Je croyais en avoir cent
Et qu’à l’aube de mes trente ans
Je voudrais être le temps qui s’étire entre les ans
Je voudrais rapprocher les moments qui nous séparent d’encore trente ans
Pour tuer cette douleur qu’est l’éloignement
L’éloignementSans vous je ne serais que l’attente sans avenir
Je ne serais que le feu qui s’égare entre les flammes
Sans vous je ne serais qu’une barque sans rames
Sans vous j’effacerais tous les nombres pairs
Sans vous je ne serais qu’une ombre à l’envers
Aujourd’hui je dois vous le direJe vous aime rêveusement
Je vous désire secrètement
Je vous aime sans raison
Je me fais sans doute des illusionsNe pourrais-je un jour vous rencontrer
Ne serait-ce que pour rêver
De vos bras autour de moi
Pour ne plus avoir froid
Mais peu m’importe que le gris de vos cheveux
Le soit autant que celui de vos yeux
Lorsque que vous me direz je t’aime
Lorsque que je vous direz je t’aime…
Lorsque que vous me direz je t’aime
Être là.
note
Été par la fenêtre. Les yeux dans le vague, pas dans les vagues. Traverser ses souvenirs d’avenir. La musique, en boucle, se déploie à l’infini. Essayer de saisir les images qui défilent par la fenêtre comme de ses souvenirs qui se délitent devant les yeux. Odeurs d’étés, chaleur d’un rai de lumière qui a brûlé la peau à jamais. Les traces ne disparaissent pas, elles sont traces. Elles s’estompent seulement un peu, puis réapparaissent avec le souffle du vent, ou la pluie qui les lavent. Rester dans l’attente de cette pluie d’orage qui lavera ce ciel où l’on plonge le regard à l’infini de soi. Attraper ce nuage qui vous rappelle que cela s’est passé. La musique suit son cours ensorcelant comme les nuits sans lumière. Parviendra-t-elle à raviver tous les instants sensibles qui se sont échappés par inattention? Par peur, par doute, parfois. Monter dans les aigus, et percevoir les bombardements du tambour qui vous rappellent les battements d’un cœur. Inciser la chair. Laisser s’écouler le sang de la mémoire sur le sol. Personne autour ne le remarque. Les blessures sont légères pour autrui. Autrui qui échappe à l’autre. Regarder ces visages endormis endoloris par les rêves improbables. Des bouches entrouvertes, des têtes baissées, des corps affaissés presque morts qui survivent en suspens d’un temps qui passe et qui lasse, hilare, par la fenêtre du train. Où sommes-nous cachés? Où se situe cet espace minéral, entre ces deux eaux, où nous avons reposé nos corps de guerriers blessés par ce combat illusoire que nous avons mené avec la joie dans nos yeux fatigués de s’aimer? Le mouvement berce, il ne nous transporte pas d’un point à un autre, non. Il nous situe sous le même ciel qui nous observe. La terre est rouge. Elle brûle sans cesse les vestiges des êtres qui s’y sont écroulés par dépit, lassitude et oubli. Je vois ces visages qui oscillent devant moi. Les yeux se détournent, on ne doit pas se regarder, au risque de se voir, au risque d’atteindre ce que l’on ne veut pas montrer. L’âme s’imprime dans vos regards. Fuyez!! L’âme est indélébile, elle se propage d’une enveloppe à une autre. Elle s’additionne, ne se soustrait jamais, à qui que ce soit, à quoi que soit. Seul le corps s’écroule par le poids de cette âme collective qui ne peut se détacher de soi. Prégnante. Étouffante, parfois jusqu’à la souffrance. Absorption de l’autre et de soi.
Le paysage défile comme il l’a toujours fait se riant de nous. Nous qui ne sommes rien de plus que ce que l’on veut en croire. Il continuera sa route, sans scénario. Le film est sans fin, nous marquons des arrêts sur image pour inventer une réalité qui nous rassure. Comprendre que l’on a aucune importance et ne pas s’affaler de déception. Nous nous trompons à chaque pas posé sur ce sol incertain. Ne pas oublier de s’oublier, chaque jour un peu plus puis, atteindre enfin ce dénuement extrême que l’on ne croisera que dans vos yeux.
Arriverais-je à me détacher de moi pour ne plus avoir peur?
Arriverais-je à me séparer de moi pour voir?
Être là est nécessaire et suffisant à admettre sa propre inexistence.
Ne plus faire souffrir, ne plus souffrir.
Être là à distance
En silence, dénudé.
Être là.
note
note
Il y a ces jours où la nuit ne s’évapore pas. Vous ouvrez les yeux, à la recherche du ciel bleu. Le ciel où nous nous déposons un peu plus, chaque jour. Ce ciel où nous nous retrouvons, par delà les frontières, les distances, le temps. Elles n’existent pas, pas plus que nous je crois. Ce n’est pas le but à atteindre. On met du temps à le percevoir, on ne le comprend sans doute jamais. Personne n’est mieux qu’une autre personne. Nous cherchons seulement des pistes. Nous accrocher à des regards. Entrer dans l’autre par le regard. Sentir ce moment, frêle et incertain où nous nous voyons. Nous ne nous regardons pas. Nous nous voyons, l’un et l’autre. Ce seul petit instant peut nous faire comprendre, soudain que l’on n’est plus un objet animé. Voir l’autre, dans ses yeux et se sentir vivre à nouveau.
Seule l’écriture nous offre aussi ce possible. L’écriture est un regard. Le regard est écriture de soi en toi. Un regard puissant aux fortes couleurs de soi.
Être là.
Ensemble.
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bleu
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Déconstruire l’ordre des mots. Les insuffler dans les cieux pour qu’ils en chutent librement et qu’ils s’inscrivent sur cette terre, dispersés par les traces de pas qui s’éloignent mais qui ne s’effaceront pas. Ils sont gravés là, comme ces images et ces odeurs capturées. Agrandir l’espace de pensée que nous nous étions octroyés et n’avoir plus peur de rien. Ne craindre personne. Ne plus redouter le vide. Celui qui est partout. Autour de nous. Adopter le vide qui nous entoure et sentir la vibration de son absence. Nous sommes là, présents les uns aux autres et nous ne nous voyons plus. Seulement sentir la présence. Le reste n’importe pas. Que vous soyez là et que vous n’y soyez pas. Les distances sont temporelles et le temps n’a pas le temps d’exister. Il aurait déjà disparu s’il avait déclenché sa course, même un instant. Être là. Ou peut-être ne pas y être.





















