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ce qu’on sait de quelqu’un…

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«Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître.» Christian Bobin | le Très-Bas

Quelle pourrait être la question qui se cache derrière cette affirmation?
Est-ce que ce que je sais de toi m’empêche de te connaître? Est-ce que ce que tu sais de moi t’empêche de me connaître? Est-ce que ce que nous savons de nous nous empêche de nous connaître?
Comme souvent, trop souvent, je m’aventurerais à dire que je ne sais pas. Ce «je ne sais pas» qui est révoltant pour toi, il l’est aussi pour moi. Cette ignorance, ce manque d’analyse, de courage. Un homme doit savoir ce qu’il veut, même s’il se trompe. C’est écrit. Est-ce que ce que tu sais de moi t’empêche de me connaître ou est-ce que ce que tu sais de moi te suffit à me connaître?
J’ai l’intuition que l’on pourrait détourner cette affirmation ainsi: ce que l’on croit savoir de quelqu’un empêche de le connaître.
Je ne sais toujours rien de moi et cela, cela seulement, semble m’empêcher de me connaître. Et si je ne sais rien de moi, comment pourrais-je vraiment savoir quelque chose de toi? Mais ne pas savoir ou croire savoir ne doit pas nous empêcher de nous connaître, ni t’empêcher de me connaître, ni m’empêcher de te connaître.
C’est malheureusement trop confus pour moi, je le sais, et toi aussi tu le sais. Nous nous connaissons.
Cependant, cette phrase résonne en moi, à chaque fois que je la lis, à chaque fois qu’elle me revient à la mémoire, subrepticement. Elle pénètre en moi, sans rien forcer de ma carapace. Elle se glisse subtilement dans mes pensées et y repose calmement, naturellement. Si elle m’est si naturelle alors peut-être est-elle seulement juste. Elle ne nécessite ni recherche, ni explication complémentaire. Elle est. Seulement ainsi, par elle-même. Juste et non équivoque. Belle dans sa simplicité et sa réalité. Nécessaire et suffisante, comme un amour véritable. Comme une correspondance, une correspondance sans question, ni réponse. Se correspondre sans mot parce qu’ils ne servent plus à rien, parce qu’ils n’habillent et n’abritent plus rien. Parce que l’on a plus besoin d’artifice. Parce que l’on peut se correspondre en silence.
Elle est, je suis, tu es, nous sommes.
Est-ce bien réel?
Être là.

que penses-tu?

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– Que penses-tu?
– Que penses-tu de quoi? De toi? De moi? De nous?
– non, mais non… Que penses-tu de ça? Tout ça.
– tout ça! Tout ça quoi! Il y a tant de choses…
– je sais… Mais ce n’est pas cela. Que penses-tu? Je ne te demande pas à quoi ou à qui penses-tu, seulement que penses-tu, toi?
– là, maintenant. Ici et maintenant, à quoi je pense?
– non, pas seulement ici et maintenant. Je te demande seulement: Que penses-tu?
– mais, je ne sais pas moi… Je pense quoi? Je ne sais pas, je ne pense rien.
– et bien voilà, on ne pense rien… On pense «à» mais on ne pense pas. On ne pense jamais. On ne s’arrête pas à penser. On pense seulement à quelqu’un, à quelque chose, mais on est incapable de penser. Pour rien… Tu me comprends?
– je ne sais pas. Je ne sais pas si je te comprends, si je préfère ne pas te comprendre. Je ne sais pas et cela m’exaspère. Tu ne peux pas ne pas penser? Vivre, seulement, sans penser. Sans rien penser.
– je ne sais pas. Je n’y peux rien, c’est comme ça. Je ne sais pas si je pense, seulement j’aimerais savoir si je pense vraiment. Je ne sais pas si je vis, si je participe… Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas. Tu crois qu’on est là?
– tu m’emmerdes avec tes questions! Elles ne servent à rien, on s’en fout. À quoi ça sert tout ça, à quoi? Peut-être que cela ne sert à rien. Cela ne m’intéresse pas de penser à ce que je pense… À rien, rien.
– tu crois vraiment ce que tu dis? Cela ne t’intéresse pas? Je ne comprends pas. Je ne te comprends pas, explique-moi.
– mais je n’ai rien à t’expliquer. Je pense à demain, à hier. Je pense à tout à l’heure. Je pense à tes questions. Je pense, je pense…
– rien. Tu ne penses rien. Comme moi, tu ne penses rien. Rien sans référent. Tu as besoin de visualiser quelque chose, de sentir pour penser. Sinon tu ne penses rien… Alors tu penses à quelqu’un, à quelque chose pour éviter de penser. Cela te rassure de penser «à», mais tu ne veux pas penser.
– tes questions m’angoissent. Tu m’angoisses. Je n’ai pas besoin de cela. Non, je ne veux pas penser à cela. Aucun besoin, aucune envie. J’avance moi.
– tu avances… Tu avances où? Tu avances à quoi? Qu’est-ce que tu crois? Tu as une mission? Tu sers à quelque chose?
– arrête! Stop!
– as-tu peur? Tu doutes de quelque chose. Je t’ennuie?
– oui. Tu ne vois rien, tu ne sens rien. Tu te poses des questions qui ne mènent nulle part. À rien. Tu le comprends? Tu cherches quoi? Tu ne peux pas vivre simplement. C’est une torture? Un châtiment divin? Tu n’es pas différent des autres, alors ne cherche pas. S’il te plaît, ne cherche pas. Ne cherche plus. Tu ne résoudras rien. Rien à rien. Tu n’as pas le pouvoir de changer quoi que ce soit. Ni personne.
– et, on en reste là… Pour toi c’est comme ça. On continue, dans l’ombre du jour et de la nuit. On ne pense plus. On vit comme ça, jusqu’à la fin. Sans penser à rien. On s’accommode. On s’arrange avec ce que l’on connaît.
– On ne peut rien y faire. C’est ainsi. À prendre ou à laisser.
– seulement être là. Et aimer.
– peut-être.

note

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je suis vide de sens et tente, en vain, de le comprendre et de l’accepter.
Rien à décorer.
Rien à magnifier.
Comme un objet, dans sa dimension, son espace et son temps.
Dans un monde qui parfois est le même que le vôtre et parfois ne l’est pas, ou ne l’est plus.
Être là. Rien de plus.
Ne pas être là. Rien de moins.
Le monde des mondes est à découvrir et à parcourir.
Comme un objet perdu. Sans propriétaire.
Être là.

note

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Les mots se dissimulent parfois et vous laissent seul avec le souvenir de ce regard caressant qui vous a peut-être déjà oublié.

soutien à françois bon et publie.net

En soutien à François Bon.

« Gallimard demande des dédommagements pour 22 exemplaires téléchargés de ma traduction du « Vieil homme et la mer »

[…] J’ai décidé d’interrompre momentanément les publications prévues sur publie.net, et me donne trois jours pour décision d’en arrêter totalement l’activité – du moins faire autre chose, ailleurs, et selon d’autres modes de diffusion. Je ne peux pas continuer dans un contexte de telle hostilité dont toutes les manoeuvres bureaucratiques récentes ont bien montré la collusion avec le pouvoir politique. […] »

François Bon    – 17 février 2012

Article complet: Gallimard versus Publie.net

texte | pierre-edouard sculpteur

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N’atteindrais aucune destination si je ne parviens pas à m’aimer tel que je suis et non tel que je voudrais être.

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Viens de découvrir ce texte de Goethe, alors je le partage avec vous. Dream about your life & live your dream.

Le pouvoir de l’engagement de Goethe

Tant que nous ne nous engageons pas, le doute règne, la possibilité de se rétracter demeure et l’inefficacité prévaut toujours.

En ce qui concerne tous les actes d’initiatives et de créativité, il est une vérité élémentaire dont l’ignorance a des incidences innombrables et fait avorter des projets splendides. Dès le moment où on s’engage pleinement, la providence se met également en marche.

Pour nous aider, se mettent en oeuvre toutes sortes de chose qui sinon n’auraient jamais eu lieu. Tout un enchaînement d’évènements, de situation et de décision crée en notre faveur toutes sortes d’incidents imprévus, des rencontres et des aides matérielles que nous n’aurions jamais rêvé de rencontrer sur notre chemin.

Tout ce que tu peux faire ou rêver de faire, tu peux l’entreprendre. L’audace renferme en soi génie, pouvoir et magie.

Débute maintenant. 

bleu | louise imagine | #vasescommunicants

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Bleu.
Immense.
Bleu du drap battant contre le ponton en bois, du drap tendu entre soleil et peaux. Au loin, la plage. Minuscule, perdue entre deux immensités d’un bleu absolu. A peine distingue-t-on un mince liséré de sable où s’entassent probablement les vacanciers. Mais d’ici, loin, très loin, sur les lattes de bois poli, on ne peut qu’imaginer. Dentelles rocheuses d’une terre se fondant dans la mer, et rien d’autre… Ici, le vent claque, estompant quelques secondes la chaleur écrasante, ici, le tissu bleu danse, virevolte devant les chaises longues, ici, nous écoutons le bruit sec du tissu bleu qui s’étire et se tord sous le souffle brûlant d’un air sous tension. Allongé, tu es, derrière moi, tête posée contre coussin, regard caché par de larges lunettes noires, corps blanc, brillant d’une crème méticuleusement tartinée, jusqu’entre les doigts de pieds (on ne sait jamais, me dis-tu, tu n’imagines pas à quel point un coup de soleil sur les lobes d’oreilles peut faire mal, alors autant en mettre dans chaque recoin, de cette crème indice 60). Et non, je n’imagine pas, peau souple et mate absorbant le soleil comme terre sèche la rosée. Héritage de père. Alors que toi, oui, tout en toi nous rappelle mère, teint d’albâtre, traits délicatement ciselés.
Tu soupires, te plaignant du vent, des moustiques de cette nuit, de la crème soi-disant apaisante qui n’apaise pas assez. Je n’écoute plus, pensées volages, perdues dans les longs préparatifs de cette semaine, couchages, nourriture, boissons, je pense ne rien avoir oublié… Je n’écoute plus, prévoyant, sourire aux lèvres, les arrivées successives des frères et sœurs accompagnés des conjoints et enfants… Une joyeuse marmaille.

Un peu plus loin sur les terres, à quelques centaines de mètres, notre modeste maison familiale, posée à même le sable. Pas bien grande, certes, mais suffisante pour nous accueillir tous, enfants unis et réunis, une fois n’est pas coutume, en cette date particulière, la date de leur anniversaire de mariage.

À n’en pas douter, la fête sera belle… Comme s’ils y étaient.

Merci Louise d’avoir accepté de partager un nouveau texte avec moi. L’un écrivant sur la photo de l’autre ou l’un photographiant sur le texte de l’autre. Qui sait?
Merci Louise.

note

vous ne pouvez pas ne pas le lire
Wabi-Sabi for Artists, Designers, Poets & Philosophers | leonard koren

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la ligne

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no ego

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note

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l’effeuilleur s’effeuilla