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À rien

Les nuits sont de nouveau synonymes de cauchemars.

Vous souvenez-vous de vos cauchemars d’enfant ?

Se réveiller, en pleine nuit, perclus de trouille. Avoir peur dans son sommeil.

Il n’y a rien de plus absurde. Ça n’a pas de sens. Ça ne peut être réel. Ça ne peut exister.

Qui est là ?

Dans la nuit, dans l’esprit.

Mais le cauchemar est là, réel, prêt à vous torturer jusqu’à l’aube. Il a pris place et ne pense pas déguerpir.

Il devient angoisse qui se propage, sans limite. Elle s’immisce, partout. Même les yeux fermés.

L’esprit à demi éveillé, à demi endormi. Rien n’est clair, sauf la peur. Elle prend toute la place. Toute la place qu’elle peut occuper, et plus si c’est encore possible.

Elle devient vous.

Ne plus fermer les yeux au milieu de la nuit. Ne plus respirer. Fermer les écoutilles. Essayer de ne pas réfléchir. Ne plus penser.

À rien.

Why

Why | Annie Lennox – DIVA (1992)

How many times do I have to try to tell you
That I’m sorry for the things I’ve done?
But when I start to try to tell you
That’s when you have to tell me
Hey, this kind of trouble’s only just begun, yeah

I tell myself too many times
Why don’t you ever learn to keep your big mouth shut?
That’s why it hurts so bad to hear the words
That keep on falling from your mouth

Falling from your mouth
Falling from your mouth
Tell me
Why?
Why?


I may be mad
I may be blind
I may be viciously unkind
But I can still read what you’re thinking
And I’ve heard it said too many times
That you’d be better off
Besides
Why can’t you see this boat is sinking
(This boat is sinking, this boat is sinking)


Let’s go down to the water’s edge
And we can cast away those doubts
Some things are better left unsaid
But they still turn me inside out
Turning inside out, turning inside out

Tell me
Why?
Tell me
Why?


This is the book I never read
These are the words I never said
This is the path I’ll never tread
These are the dreams I’ll dream instead
This is the joy that’s seldom spread
These are the tears, the tears we shed
This is the fear, this is the dread
These are the contents of my head

And these are the years that we have spent
And this is what they represent
And this is how I feel
Do you know how I feel?
‘Cause I don’t think you know how I feel

I don’t think you know what I feel (why)
I don’t think you know what I feel
You don’t know what I feel

note

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… et puis il y a ces jours, ces jours qui sont de trop. Ceux que l’on n’a pas demandés. Sauter une case, revenir à celle du départ. Les jours ne dépendent pas de nous, ils viennent et repartent, laissant la seule trace que celle que nous avons bien voulu leur octroyer. Sentiment absurde d’avoir survolé sa journée, hors de soi, en très léger décalage, sans s’observer évoluer. Ni avancer, ni reculer. Où s’est-il égaré ce regard? Qu’ai-je fait de mes mains aujourd’hui? À quoi ont-elles servi? Qu’as-tu produit l’ami?… si ce n’est cette pensée noire qui t’a suivi. Revêtir ses sombres habits pourpres du bal des tourments puis déambuler là où tous s’agitent et se pressent. Aucun désir, laisser filer, laisser faire et perdre le dessus sans jamais lâcher prise. Le combat est inégal, ne pas lutter. Tu pourrais le regretter. Se laisser emporter par la vague de la pensée et attendre qu’elle échoue sa masse puissante au sol, dans un bruit sourd, comme un corps qui perdrait la vie dans sa marche. L’arche ne sait rester en suspens, c’est contre nature. Le corps finit par tomber et l’âme s’en échappe. Sais-tu ce qu’il t’est demandé de faire ici? Qui est ton maître? Ne se serait-il pas échapper pour te laisser choir dans ce délire que tu alimentes parce que cela te rassure? L’image que tu avais du monde s’est évanouie. Approche-toi de l’essentiel, sans trop y réfléchir, en tâtonnant. Le voyage est peut-être encore long et il n’en restera rien. Qui a gravé tes souvenirs si ce n’est toi, au fond de toi? Gravure sur sable, vouée à s’effacer. A été et n’est plus. Drôle de jeu, sans importance. Puisque tu le sais, pourquoi t’inquiètes-tu alors? Oui, cela n’a aucune importance, de quoi as-tu peur si ce n’est de t’approcher d’une vérité qui te stigmatise, t’anéanti. Disparaître n’est pas s’absenter. On pourrait penser à une  fuite si seulement elle était volontaire. Rien ne justifie ce qui se passe autour de nous, la recherche n’est-elle pas déjà terminée, aboutie. Que cherches-tu à savoir de plus qui n’est déjà connu, vécu? Il faudra songer à arrêter d’asséner des âneries pour essayer de croire à cet ordre qui n’en est pas un.

Disparaître n’est pas s’absenter.